Le vent était violent, hurlant en balayant les eaux sombres, pliant et tirant sur les branches anciennes de l'arbre gardien. Des feuilles écarlates et dorées tourbillonnaient comme une tempête de souvenirs, tombant dans les vagues agitées qui s'écrasaient contre le pont de bois patiné par les intempéries.
Eira marchait lentement, chaque pas la tirant plus profondément au cœur de ce monde suspendu entre la vie et la décadence. Le parapluie rouge au-dessus de sa tête ne la protégeait guère des éléments ; la pluie ruisselait sur les côtés et glissait sur sa main, aussi froide que la douleur dans sa poitrine. Le rythme de son cœur s'accordait au rythme de la tempête, un bruit sourd et silencieux sous le grondement du tonnerre.
On lui avait dit que le chemin était maudit, que quiconque recherchait l'Arbre Gardien ne revenait pas inchangé. Mais elle n'avait pas peur du changement, ni des histoires étranges qui circulaient dans son village. Au plus profond de son chagrin, elle avait appris que le pire dans la vie n'était jamais les monstres ou la magie, mais l'absence, le fantôme d'êtres chers laissés derrière eux dans les échos de ce qui aurait pu être.
En s'approchant de la base de l'arbre, Eira sentit une étrange attraction, comme si les racines emmêlées sous ses pieds tiraient quelque chose au plus profond d'elle-même. Le visage de la Gardienne était gravé dans le bois tordu, une expression ancienne et indéchiffrable, les yeux clos dans un sommeil sans fin. Dans la peau usée de l'arbre, elle vit le chagrin gravé aussi clairement que les lignes sur ses propres mains. Elle ressentait une parenté écrasante avec lui, avec ce monument solitaire veillant sur rien et sur tout, une sentinelle oubliée dans la brume.
Lentement, elle tendit la main pour toucher l'écorce rugueuse de son visage, et une chaleur irradia sous ses doigts, se répandant le long de son bras et dans tout son corps. Son pouls s'accéléra et son esprit s'apaisa, s'enfonçant dans le silence.
Les yeux du Gardien s'ouvrirent.
Elles étaient incroyablement profondes, changeantes et pleines de couleurs qui n'existaient que dans les plis de l'automne : orange brûlé, or miellé, pourpre profond et ombragé. Les feuilles au-dessus d'elles se balançaient avec un souffle invisible, et la voix de l'arbre s'enroulait autour de son esprit comme le bruissement du vent dans les feuilles tombées.
« Pourquoi es-tu venue ici, mon enfant ? » La voix était un murmure bas, une vibration qu’elle ressentait dans sa poitrine plus qu’elle ne l’entendait. Elle était ancienne, aussi ancienne que la forêt elle-même, empreinte de tristesse et de sagesse.
Eira déglutit, sentant le poids de sa propre tristesse refaire surface, sa gorge se serrant alors qu'elle murmurait : « Je suis venue parce que j'ai perdu quelque chose. Quelqu'un. Et je ne sais pas comment continuer quand tout autour de moi semble… disparaître. »
Le visage de l'arbre s'adoucit, une lueur de compréhension traversa ses yeux anciens. « La perte est le poids que portent tous les mortels », murmura-t-il, « le prix payé pour les moments qui vous sont chers. Elle laisse des marques sur le cœur, des cicatrices que vous portez en arrière, des rappels de ce qui comptait. »
Eira baissa les yeux, la pluie ruisselant de son parapluie sur le sol, se mêlant à ses propres larmes silencieuses. « Mais j'ai l'impression qu'elle m'engloutit tout entière », dit-elle, la voix brisée. « Comme si c'était moi qui disparaissais, comme si je devenais… vide. »
L’arbre laissa le silence s’installer entre eux, comme s’il choisissait soigneusement ses mots. Puis sa voix s’éleva à nouveau, plus douce cette fois, comme le doux effleurement des feuilles sur sa joue. « Le vide n’est pas une fin, mais une clairière. Tu as été creusé par le chagrin, oui, mais de cet espace, quelque chose de nouveau va naître. Le chemin à suivre ne se trouve pas en comblant le vide, mais en le laissant te façonner, en permettant à la perte de devenir une partie de toi. »
Eira ferma les yeux, sentant la vérité de ces mots s'installer dans ses os, aussi vieille que les racines sous ses pieds. Elle comprit, d'une manière qu'elle n'avait jamais comprise auparavant, que la perte n'était pas une chose à vaincre ou à échapper. Elle devait être vécue, tissée dans la trame de son être, comme le souvenir de l'automne tissé dans les branches au-dessus d'elle.
« Est-ce que ça va devenir plus facile ? » demanda-t-elle, sa voix petite, vulnérable en présence de cet esprit ancien.
Le visage du Gardien s'adoucit, ses yeux brillèrent comme des étoiles lointaines. « Cela ne s'améliorera peut-être pas », admit-il, « mais tu deviendras plus fort. Les saisons changent, les tempêtes vont et viennent, et les racines tiennent bon. Souviens-toi, enfant, que tu es comme les feuilles : brillantes et éphémères, mais tu reviens encore et encore, faisant partie du même cycle, sans jamais vraiment disparaître. »
Eira hocha la tête, une étrange paix s'installant dans son cœur. Elle tendit à nouveau la main vers l'arbre, pressant sa main contre son visage, un vœu silencieux échangé entre elles. Elle se souviendrait, porterait le poids de son chagrin en avant avec la force de ces racines ancrant son esprit.
Alors qu'elle se retournait pour partir, le Gardien la regarda, les yeux fermés une fois de plus, retombant dans son sommeil éternel. Elle se retourna et, pendant un bref instant, elle crut voir un léger sourire dans son expression – une bénédiction silencieuse, une promesse qu'elle aussi trouverait son chemin, peu importe le nombre de tempêtes qu'elle aurait à traverser.
Eira remonta sur le pont, son parapluie rouge, une petite touche de couleur sur le gris, son cœur un peu plus lourd, et pourtant en quelque sorte plus léger. Le chemin devant elle s'étendait dans l'ombre, mais à chaque pas, elle sentait le monde se calmer, sentait ses propres racines s'enfoncer dans le sol de ce voyage sans fin. La tempête faisait rage, mais elle n'avait plus peur.
Elle en faisait désormais partie, un fil tissé dans la tapisserie de la beauté éternelle et inflexible de l'automne.
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